LES CAUSES DE L’ANXIETE
Je voulais continuer sur cette semaine un peu spéciale qui dresse l’état des lieux de l’anxiété, afin de faire un bilan avant de continuer à expliquer et contrer les symptômes de l’anxiété. Nous parlerons dans cet articles des causes de l’anxiété, avec un questionnaire sur les causes familiales qui peuvent être quelque chose d’important, puis des accumulations de stress quotidiens qui mènent à un trouble panique.
COMPRENDRE
Ces troubles anxieux sont effrayants bien qu’inoffensifs, et il parait normal de vouloir comprendre leur origine, d’en chercher la cause, pour qu’une fois notre vie reprise en main nous sachions quelles erreurs ne pas refaire. Mais il est aussi important de comprendre qu’il est loin d’être indispensable de trouver des causes et comprendre tous les aspects de ces troubles pour s’en sortir et mettre en application les techniques que nous développeront sur ce groupe.
Certaines personnes se rattachent a ce besoin de comprendre, et cherchent une cause à tout prix, pensant que trouver le pourquoi réglera tous les problèmes. Mais ils restent en réalité bloqués et n’avancent plus dans l’apprentissage des techniques. Sachez qu’il n’y a pas toujours de raison, ni de cause prédominante, ni de traumatisme ou autres, et que vous n’avez pas besoin de cela pour avancer. Il vous faut désormais étudier et essayer, vous impliquer coute que coute dans l’apprentissage de ces techniques qui mènent vers la guérison.
Une fois cela digéré, il vous faut aussi vous méfier des livres ou des spécialistes qui parlent d’une cause unique, cela simplifie trop le problème. On entend par exemple dire que le trouble anxieux provient simplement d’un dysfonctionnement de l’amygdale et du locus coeruleus, ce qui fait en effet parti du problème, mais ce dernier ne se limite pas a cela. Il en est de même pour le cote psychologique, lorsque l’on pense que le contexte familial (l’abandon, un deuil, une insécurité ) est la seule cause. Certes il aura contribué d’une façon sure au problème, mais ce dernier ne peut être réduit à ces seules causes, car il y a aussi les facteurs héréditaires ou biologiques à prendre en compte par exemple.
Il en revient a se poser la question de ce qui est inné ou acquis, et c’est un vaste sujet. Edmund J. Bourne dans son livre Manuel du phobique et de l’anxieux dit « les troubles biologiques peuvent être « déclenchés » par un stress ou des facteurs psychologiques, et des problèmes psychologiques peuvent à leur tour être influencés par des déséquilibres biologiques innés. Personne n’est en mesure de savoir lesquels sont apparus les premiers ou lesquels seraient la cause ultime du problème. C’est pourquoi une approche globale du traitement des troubles anxieux ne peut se limiter exclusivement au traitement des causes physiologiques ou psychologiques. Pour une guérison complète et durable, il est indispensable d’associer différentes stratégies a n de s’attaquer aux aspects biologique, comportemental, émotionnel, mental, interpersonnel et même spirituel du problème ».
Et ça tombe bien, car c’est le but de ce groupe!
L’HEREDITE
Il semblerait que l’on n’hérite pas directement du trouble anxieux, mais c’est plutôt une prédisposition, ou un type de personnalité qui aura une anxiété excessive, qui réagit plus facilement à un stimulus un peu menaçant. La recherche en génétique comportementale s’intéresse aux gènes associés aux troubles anxieux, et a permis de réaliser que par exemple, si le gene qui participe à la fabrication de sérotonine a une forme courte, cela prédispose la personne à des troubles anxieux, alors que sous sa forme longue, la personne sera « protégée du stress », peu importe ce qu’elle aura vécu dans sa vie.
LE CONTEXTE FAMILIAL
Dans la psychologie actuelle nous cherchons souvent des causes dans l’enfance pour expliquer les problèmes adultes, et comme vu précédemment certaines choses vécues dans l’enfance peuvent en effet contribuer au développement d’un trouble anxieux chez l’adulte, mais pas toujours. Des chercheurs ont mis en relation que l’anxiété de séparation pendant l’enfance précède souvent le trouble panique et l’agoraphobie chez l’adulte.
Certains comportements ou situations vécues lors de l’enfance influencent notre manière d’être adulte : si vos parents vous ont communiqué une prudence excessive face à la vie, s’ils sont excessivement critique et ont fixé des critères de réussite trop élevés, si vous avez vécu de l’insécurité ou de la dépendance affective, si un de vos parents était alcoolique, s’ils vous ont empêché d’exprimer vos émotions et de vous affirmer…
Remplissez le questionnaire sur le contexte familial pour mettre en relief ce que vous avez vécu lors de votre enfance qui aurait pu avoir un impact sur votre vie actuelle, n’oubliez pas cependant que comprendre les causes n’est pas une étape de la guérison, et qu’il ne sert a rien de se gorger de remords envers votre famille, il faut simplement partir de la situation actuelle pour guérir et avancer.
LA CHARGE DE STRESS
Le facteur le plus évident déclencheur d’anxiété est le stress, et particulièrement son accumulation au fil du temps. Les petits événements du quotidien qui vous stressent ne sont pas la cause direct( preparations de noel, déménagement, revers financiers), mais l’accumulation sur de longues périodes de stress intense et de problèmes non résolus sans exutoire est une cause direct de trouble anxieux ( problèmes de couples, maladie, conflits psychologiques).
Nous considérons que un ou deux événements de vie qui exigent d’adapter et revoir ses priorités par an (tels que l’interruption des études, un changement de travail, un divorce, une naissance …) est une expérience normale qu’il est possible d’affronter, mais si plusieurs d’entre eux surviennent dans une courte période cela peut conduire directement à un état de stress chronique et d’épuisement.
Le tableau suivant est tiré du livre Manuel du phobique et de l’anxieux de Edmund J. Bourne, et ce dernier explique « Le concept d’« événement de vie » est issu des travaux de Richard Holmes et omas Rahe, qui mirent au point un outil appelé « échelle d’impact des événements à risque » (ou « échelle d’évaluation de la réadaptation sociale »). Cette échelle permet d’évaluer le nombre et l’intensité des événements de vie survenus sur une période de deux ans. R. Holmes et T. Rahe ont utilisé cette étude pour déterminer en particulier les risques de maladies. Cependant, elle peut aussi servir à mesurer le stress cumulatif. »
A VOUS DE JOUER
C’est désormais à vous d’essayer de comprendre, en remplissant ces deux tableaux, et en prenant du recul sur ce que vous avez appris. Faites vous une promesse que vous essaierez désormais de vous attaquer au problème présent de l’anxiété, et de ne plus vouloir l’expliquer par les causes. On part du constat présent, le trouble panique est installé, à nous de l’éradiquer et de retrouver une vie normale !
Il existe évidemment d’autres facteurs entrant en jeux dans l’anxiété et le trouble panique, ce sont les facteurs biologiques, mais nous en avons déjà parlé précédemment et ces éléments n’apporteront pas plus d’information aujourd’hui. Beaucoup de recherches se font sur ces domaines et nous devrions en savoir plus sur les mécanismes entrant en jeux dans les crises d’angoisses dans quelques années. Mais même si cela vous aidera à comprendre, cela ne règlera pas le problème.
Alors maintenant, à vous de jouer !